Surcharges

Ces dernières années, je me suis *beaucoup* formé. J’ai suivi des formations longues et des plus courtes venant enrichir les premières ou compléter mes pratiques. L’année dernière j’ai éprouvé un moment de… trop. J’ai réalisé que j’en faisais beaucoup trop, que je me gavais de formations, lectures, savoirs, j’étais crevé et j’ai compris que ça n’était plus très efficace. Toutes ces nouvelles connaissances devenaient comme l’eau qui tombe sur un terre déjà saturée, elles ne pouvaient plus vraiment être absorbées.

Parmi ces sujets sur lesquels je me suis formé, il y en a un en particulier sur lequel j’ai beaucoup lu (en milliers de pages) et… très très très peu pratiqué.

Il y a quelques jours je suis tombé sur un petit guide d’Anna Galley, praticienne en hypose. Ce kit, qu’elle nommé « kit de survie » pour « oser se lancer » dans ce sujet « après une première formation » m’a bien amusé tant je me retrouvais dans les constats sur lesquels il est fondé.

Le premier en particulier dit en gros : ta formation de base t’a appris plein de choses, et même trop — des outils, des théories, des manières de faire pour plein de besoins ; comment ne pas oublier l’essentiel, la base, dans tout ça ? 

Le deuxième constat, qui s’articule avec le premier, c’est que lorsqu’on commence à pratiquer, ça se passe généralement différemment de ce qu’on a appris — c’est particulièrement vrai pour les métiers de l’accompagnement humain. Le réflexe alors c’est de faire une autre formation, puis une autre, (…), de lire des livres techniques, théoriques, pour approfondir, être meilleur.

C’est le moment où il faudrait savoir mettre un bon gros STOP. Arrêter la surcharge. Arrêter la fuite en avant. Le torrent d’infos, modèles et outils nous submerge et c’est souvent la fuite en avant.
Vous avez déjà essayé de vider la mer à la petite cuillère ?

Étonnamment, avec la facilitation et la facilitation graphique je ne suis pas tombé dans ces pièges. Mais il y a un domaine où j’y suis tombé des deux pieds et c’est pour ça que ce conseil de cette praticienne résonne fortement chez moi.

Son conseil : ne plus apprendre de nouvelles techniques avant d’avoir passé un cap : si vous êtes facilitatrice.teur ça peut être en nombre d’ateliers. Si vous êtes dans l’accompagnement humain ce sera en nombre de séances. En attendant, finies les lectures et les nouvelles formation.

Le conseil qui va avec : choisir un tout petit nombre d’outils un peu tout-terrains. Pour ça il faut faire un tri pour partir avec un tout petit sac. A partir de là : pratiquer, pratiquer, pratiquer. Apprendre à manier ces quelques outils, inventer de nouvelles façons de les utiliser.

Accepter aussi de se planter, parce que c’est comme ça qu’on apprend. Dans ma formation, on nous invitait ainsi : « plantez-vous avec panache ». J’adore cette invitation.
Anna Galley, elle, cite :

« C’est dur d’échouer mais c’est pire de n’avoir jamais essayé de réussir »

Theodore Roosevelt

Un autre conseil est d’inviter sa curiosité, retrouver un esprit d’enfant : curieux, joueur, expérimentateur. Et même d’identifier en avance quelques points particuliers sur lesquels on aimerait être curieux.

Tout ça me parle beaucoup, d’autant alors que je réfléchis à explorer de nouvelles voies.

Et pour vous ?

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