J’ai passé le week-end au Musée. Au Palais de la Découverte. C’est un musée que je trouvais déjà assez génial, mais je l’ai trouvé encore plus passionnant pendant ces trois jours. Du 10 au 12 novembre dernier, le Palais de la Découverte accueillait l’édition 2017 de Museomix.
Pour ma toute première participation à cette manifestation dont j’ai découvert l’existence il y a deux ans, j’ai eu non seulement l’immense privilège de faire partie de l’équipe d’organisation mais aussi de l’équipe de facilitateurs qui a accompagné les équipes pendant les trois jours de l’événement.
Côté organisation nous avons conçu le déroulé des trois jours de l’événement avec deux de mes camarades de promo du D.U. Intelligence Collective de l’Université de Cergy-Pontoise.
Comment faire visiter ce musée particulier aux équipes pour leur faire découvrir ses particularités, comment organiser les étapes de ce marathon avec les contraintes du lieu et de sa vie (les horaires d’ouverture au public, la programmation des médiations, les contraintes de sécurité, etc.), organiser des temps de partage, de bouillonnement, pour permettre l’émergence créative puis la création d’équipes, c’est à dire la réunion de museomixeurs autour d’une idée, alliant leurs compétences et énergie pour produire un prototype en à peine plus de 48 heures ?
Ce challenge était d’autant plus passionnant et intimidant que nous étions tout neufs dans la famille Museomix, et encore jeunes dans le monde de l’intelligence collective.
Seconde casquette : nous avons donc aussi été facilitateurs d’équipes, accompagnés d’autres camarades de jeu puisqu’il y avait 8 équipes. Ce rôle est différent puisqu’il s’agit d’accompagner une équipe pendant les trois jours, de sa composition à la mise en place d’un prototype.
Le facilitateur de l’équipe n’est pas un coach, il a pour mission d’aider à la mise en route du moteur puis d’être le garant du bon fonctionnement du processus, notamment en veillant à ce que les fondamentaux de l’intelligence collective soit bien respectés (en particulier la parole au centre, l’addition des opinions, le parler juste, l’écoute active, la responsabilité de chacun). Si il est là pour tenir ce cadre, il n’arrive pas avec un design, comme dans un atelier « normal » dont il aurait conçu le déroulé. Si l’équipe s’embourbe et a besoin d’un coup de pouce, il faudra bien l’aider à se re-concentrer, à faire le tri dans les idées, voire à dénouer des tensions, et rappeler les objectifs (produire un prototype, présentable au public le dimanche, et donc ne pas chercher à en faire trop, se concentrer sur démo et une expérience). Il n’est en revanche a priori pas là pour organiser et diriger le travail de son équipe. En revanche, dans ce marathon, le facilitateur sert aussi son équipe en courant trouver un vidéoprojecteur, en faisant ouvrir une salle du musée, en montant une bande son de 7’30 » de battements de cœur pour finaliser une vidéo, en approvisionnant l’équipe en bonbons, en faisant le mannequin pour une vidéo de « pitch », et j’en passe.
Ces trois jours ont été absolument passionnants, d’une richesse que j’imaginais mais dont j’étais loin de soupçonner l’intensité. Ils m’ont encore une fois montré la puissance d’un collectif mis en marche dans un but commun. L’intelligence collective en action, c’est assez bluffant.
Un collectif de passionnés bénévoles au service des communs c’est encore mieux. Quand on organise tout ça avec une bande de furieux incroyablement talentueux, souvent drôles, des bricoleurs aux conteurs, scientifiques, codeurs ou scénographes, dans un lieu et autour de sujets géniaux, avec pour seule volonté de s’éclater, de sortir émerveillés et grandis de ces trois jours, autant dire qu’il n’est pas simple de revenir dans le vrai monde.
D’un point de vue organisation, l’expérience prend une saveur particulière, une fois terminée, quand il nous est possible de voir ce qui a bien fonctionné, ce qui s’est déroulé autrement que prévu, ce qui a émergé, d’autant que rien de s’est mal passé. En définitive, on a acquis une expérience assez incroyable.
C’était donc un grand privilège de faire partie de cette aventure qui m’a beaucoup appris. je concède que j’ai une petite pointe de fierté quand même.
A l’année prochaine, Museomix !
Le prototype photo-vidéo des « Sensifiques »
Le « Modelarium » est décrit ici.
Bravo et merci Marc pour la restitution de cette belle expérience dont tu m’avais conté
quelques mots l’autre soir déjà avec passion !