Ce billet s’inspire ouvertement, et avec son autorisation de « 10 raisons de faire du Yoga pour un Entrepreneur » écrit par Martin Duval, CEO de Bluenove. Il en reprend certains items, appliqués ici à la chute libre.
1) Garder confiance en soi et son projet
Garder confiance en soi est une condition essentielle pour mener nombre de projets. C’est évidemment le cas pour un projet d’entreprise, mais aussi pour pratiquer la chute libre.
La chute libre est l’une des activités sportives procurant les sensations les plus intenses qui soient, et en même temps l’une des rares à être aussi ouvertes en termes d’âge et de condition physique requis pour la pratiquer. A partir de 15 ans, il n’y a presque plus de limites d’âge, et il n’est pas nécessaire d’être un « bon » dans d’autres sports. Les parachutistes aiment aussi à répéter que c’est l’une des disciplines qui demande le temps de formation le plus court pour y être autonome : avec une journée de cours théorique, 6 sauts (soit 5mn de chute au total), il est possible d’être apte à sauter en solo.
Y arriver ne nécessite pas de capacités physiques très particulières. Tout se joue en soi. L’envie d’y aller, d’affronter la peur. La peur de l’idée, parfois. La peur du premier saut, quand il arrive, monter dans l’avion, pendant la montée. Et recommencer. Je ne connais personne normalement constitué qui prend un avion pour grimper à 4000 mètres, ouvrir la porte et sauter sans avoir jamais eu la moindre appréhension. C’est donc quelque part entre la détermination, un soupçon de courage et beaucoup d’envie que ça se joue. Ensuite, il y a la joie d’avoir vécu un moment si rare d’intensité, d’avoir surmonté sa crainte. Sans doute celle d’être encore en vie.
A mesure que l’on progresse dans la pratique, l’appréhension diminue mais impliquera toujours la confiance en soi, et génèrera toujours une satisfaction de l’avoir fait.
La progression dans la pratique, dans les brevets, repose sur une envie, un projet. Pour voler à plusieurs, avec les copains, je dois obtenir mon brevet A, puis le B, puis le B2. Je dois avoir confiance en ma capacité à progresser, malgré les coups de mou, les jours « sans », qui suivent parfois sans prévenir des moments plus réussis.
2) Conserver son ‘focus’ sur l’exécution.
Conserver son focus, son attention, sur l’exécution est également prioritaire lorsqu’on lance puis qu’on gère une entreprise en général et une startup en particulier : cela implique de prioriser les grandes actions à entreprendre, la façon d’y arriver, les tâches correspondantes et les ressources à engager, avec en définitif peu de marge, car peu de ressources.
La pratique de la chute libre, et notamment du vol relatif (le vol à plat en équipe consistant à enchainer des figures précises durant la chute) implique un « focus » sur l’exécution. Chaque partie du travail reste relativement simple mais le travail du saut implique précision, attention et réactivité pour ajuster sa posture à son ou ses coéquipiers, tout en évoluant en sécurité.
L’adaptabilité est essentielle dans la mise en œuvre du programme théorique prévu au sol, dont la bonne réalisation dépend de nombreux facteurs. Il est parfois nécessaire de modifier le programme, sans communication orale ! L’attention est essentielle, la réactivité impérative.
3) Rester déterminé.
Rester déterminé, pour encaisser les aléas, les jours « sans ».
Comme probablement toute activité sportive, l’apprentissage de la chute libre implique une certaine dose de détermination pour progresser (et même simplement pour s’y lancer, ce qui est beaucoup moins fréquent). La technique la plus élémentaire est relativement simple. Il faut en revanche beaucoup de pratique pour arriver à progresser et pratiquer le vol relatif en grande formation (personnellement je n’en suis pas encore là !). Chaque étape de l’apprentissage apporte son lot de plaisirs et parfois de désillusions temporaires (les jours « sans ») qu’il faut savoir encaisser sans se laisser abattre, comme dans la vie de l’entrepreneur.
4) Apprivoiser la peur de l’échec et l’aversion au risque.
La peur de l’échec et l’aversion au risque sont une combinaison magique pour… se planter. Au mieux cela conduit à ne pas agir, au pire à mal agir.
On retrouve, ici encore, des similitudes avec d’autres activités sportives : il est question d’exécution, de bonne exécution, et souvent avec des partenaires. La chute à plusieurs, le vol relatif, est un travail d’équipe. L’échec d’un équipier peut ruiner tout le programme. Je ne pratique pas encore les figures en groupe mais, à deux déjà, la mauvaise exécution d’une partie du programme peut tout remettre en question. Un saut raté ne doit pas remettre en cause le suivant. Il faut alors se remobiliser, ne pas se laisser abattre en croyant qu’on va « encore rater ».
Quant au risque… il fait partie à chaque instant de l’activité. Pratiquer la chute c’est aussi apprendre à gérer la peur, le risque d’un incident. C’est d’abord un souci de préparation, de vérifications du matériel, soi-même et par ses coéquipiers. C’est ensuite le fait de se préparer sans cesse. Répéter les gestes qui sauvent, répéter ce qui doit être fait, pas fait. Automatiser la réponse. La gestion de la peur et du risque reposent également sur la confiance en soi, évoquée plus haut, et la détermination. La préparation est essentielle, la détermination moteur, et la confiance complète ce trio permettant d’affronter une peur qui est diffuse.
Une différence notable avec la vie de l’entrepreneur : à l’entrepreneur on dit que l’échec est riche d’enseignements. « Fail fast, fail often » n’est en revanche pas un mantra du parachutisme. Mais avancer avec l’idée que le risque zéro n’existe pas et que l’on est préparé à faire face est en revanche une vraie similitude.
5) Développer son instinct et ses intuitions par l’écoute de soi.
La pratique de la chute libre permet de mieux se connaître pour savoir quand aller un peu plus loin et, au contraire, quand il faut s’arrêter pour ne pas dépasser sa limite ce jour là. La sécurité repose en grande partie sur l’attention, le respect des bonnes pratiques, mais aussi sur sa capacité à correctement mettre en oeuvre les bonnes consignes si nécessaire.
La pratique de la chute aide à développer cette capacité d’écoute, de soi notamment, qualité indispensable à l’entrepreneur qui se doit de capter constamment les signaux faibles de son marché et interpréter au mieux les feedbacks de ses clients et de ses équipes.
6) Retrouver du calme intérieur en cas de crise extérieure.
Lorsque la tempête se lève, dans la tête, ou dans la vie, quand il devient nécessaire de faire le calme à l’intérieur, il existe de nombreuses approches. Martin Duval vantait les mérites du yoga ; la méditation, celle dite de pleine conscience notamment, est aussi très utile. Je pratique yoga et méditation, mais la chute reste à part. Je ne connais aucune autre activité qui ait un tel pouvoir de vider totalement la tête, sans jamais faillir, et si instantanément.
Très nombreux sont les parachutistes qui expliquent venir sauter pour se vider la tête, qui expliquent que pendant ces soixante secondes il n’y a absolument plus rien d’autre qu’Ici et Maintenant. C’est vrai.
C’est aussi un invraisemblable booster d’énergie.
Et vous, vous commencez quand ?
Ravi d’avoir inspiré ce super article Marc, çà donne envi d’essayer… et bien sûr de continuer d’entreprendre ! 🙂
Pour s’essayer au jeu consistant à se jeter d’un avion j’ai une bonne adresse à proposer : )